Les bâtiments patrimoniaux du Canada ont connu une détérioration non négligeable au cours des dernières décennies. En conséquence, la conservation du patrimoine au  Canada suppose une intention de protéger le bien afin d’en assurer sa transmission aux générations futures. Bien entendu, la tâche de conserver des bâtiments désaffectés est laborieuse, surtout si on prend en considération que le nombre d’édifices vacants ne cessera d’augmenter au cours des prochaines années. Comme la démolition est inadmissible lorsqu’il est question de conservation du patrimoine, des moyens sont mis en place pour favoriser la connaissance, la protection, la mise en valeur et la transmission du patrimoine culturel. Les Normes et lignes directrices, un document de référence jamais développé au Canada, est le résultat d’une collaboration entre les administrations canadiennes, qui présente ses orientations en vue de la préservation, de la réhabilitation et de la restauration d'un bien patrimonial afin de maximaliser sa protection à long terme.  La reconstruction d’un lieu patrimonial disparu n’étant pas considérée comme une action de conservation, le document ne l'aborde pas, alors que je la juge pertinente de l'inclure.

L'étude porte un regard sur les notions  de conservation telle que définies par Parcs Canada dans les Normes et lignes directrices pour la conservation des lieux patrimoniaux au Canada. Cela permettra de comprendre le processus d’intervention dans un lieu patrimonial, à travers des  exemples significatifs et représentatifs de leur époque.  Ces interventions peuvent s'agir : des mesures de préservation qui font partie de l’entretien continu d’un lieu patrimonial;  des actions de réhabilitation liées à un nouvel usage compatible et durable; des actions de restauration liées à la représentation d’un lieu patrimonial tel qu’il était à une période particulière de son histoire. On parle de reconstruction à l'identique quand il s'agit de réaliser une copie exacte du bâtiment.

Habitat 67 est la parfaite illustration de l'action de préservation du béton. L'église de Saint-Luc située dans la ville du Saguenay transformée en école de danse et l'usine Van Nelle en néerlandais  Haut du formulairequi abrite maintenant des bureaux d'architectes et de design, représentent l'action de la réhabilitation. Le pavillon du Lac-aux-Castors à Montréal restauré en 2004-2006 est un des premiers projets de restauration en conservation au Québec, qui visait à restaurer et à mettre en valeur les caractéristiques d’origine du bâtiment, la villa Savoye en France est restaurée pour la quatrième fois au milieu des années 1990 afin de restituer la gamme des couleurs qui était celle de 1931. Le pavillon de Barcelone reconstruit à l'identique sur le même site et les anciennes fondations. Prenons ces cas d'étude comme une démonstration de l’enjeu en matière de sauvegarde des bâtiments modernes pour le Canada. Il est grand temps de sensibiliser et d'orienter les acteurs concernés à l’architecture moderne puisque celle-ci est notre patrimoine de demain.
 

Chaque édifice a son cycle d'évolution propre et vieillit en même temps que les matériaux qui le composent, donc,  il nécessite des soins constants pour qu’il reste en bon état. La préservation est une approche intermédiaire, la notion d'entretien est au cœur de cette approche, elle contribue ainsi à maintenir la valeur patrimoniale d'un bâtiment. Au niveau de la réhabilitation, les défis sont nombreux et coûteux bien que ce soit la meilleure voie pour assurer la conservation à nos édifices. De nos jours, le retour à l'état d'origine du bâtiment n'est plus retenu comme la solution de restauration la plus idéale.

Les résultats de cette étude démontrent que la conservation peut être associée à la connaissance et à la reconnaissance du patrimoine et de son bon usage ainsi que des limites de sa capacité à subir des transformations sans perdre sa valeur.

L’activité de synthèse consistera à un stage de deux mois au sein de Docomomo Québec et la Société de la Place des Arts. Le sujet connexe qui sera approfondi sera l'étude patrimoniale des intérieurs de la Place des Arts. Le complexe met en valeur des matériaux modernes, c’est dans cette perspective que les œuvres d'artistes canadiens et étrangers reconnus tels Jordi Bonnet Archambault, Claude Bettinger, Micheline Beauchemin et Jean-Paul Riopelle ont été présentés en classe.

RECONSTRUCTION À L'IDENTIQUE_