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Vitraux contemporains et lieux de cultes modernes

Marie Lamoureux

       AMORCE_

 

  • Suite à l'étude de diverses techniques artisanales liées à l'architecture, la pratique du vitrail m’a particulièrement attirée, m'amenant à m'interroger sur sa présence dans architecture religieuse moderne.  À travers mes recherches, j'ai noté deux catégories de vitraux très distinctes, les vitraux traditionnels et contemporains. Le vitrail traditionnel est caractérisé par la technique au plomb, ainsi que par les représentations figuratives (ex.: des scènes religieuses ). Le vitrail contemporain est, quant à lui, caractérisé par des techniques de conception modernes et des représentations plus abstraites.  Cette pratique récente est apparue en France en 1922 (1) à travers la construction de l’église du Raincy par Auguste Perret. Les premiers vitraux abstraits de l’art sacré s’y retrouvent. En collaboration avec l’architecte, l’artiste-verrier Marguerite Huré développa des vitraux pouvant s’insérer dans une résille de béton. C’est notamment grâce à des collaborations entre architectes, artistes visuels, maîtres verriers et ateliers de verre que le vitrail contemporain s'est propagé dans l'architecture religieuse.

I. Église Notre-Dame du Raincy, France, Auguste Perret, 1922

LE VITRAIL AU QUÉBEC_

 

Le 19e siècle est une période cruciale dans l’histoire du vitrail au Québec. En 1855, une première mention d’un verrier au Québec apparaît (John C. Spence). Celui-ci fonde en 1872 son entreprise, la Stained Glass Work (plus tard nommé J. C. Spence et Son Canada Stained Glass Work) duquel il importe des vitraux européens et américains au Québec. Les décennies suivantes furent marquées par l’apparition de nombreuses fabriques de vitraux canadiennes. Le XXe siècle est caractérisé par un essor du vitrail au Québec, on ne les retrouve plus seulement dans les lieux de cultes, mais aussi dans les bâtiments publics et résidentiels. Avec l’apparition du mouvement Arts and Crafts, des vitraux s'insèrent maintenant dans les résidences bourgeoises d’époques victoriennes. La « vitrauphanie » crée une expansion des imitations engendrant une crise liée à la concurrence européenne et américaine. Durant la seconde partie du XXe siècle, la tendance se maintient, les importations de majorités françaises se multiplient et sont fortement encouragées par les autorités (années 50 et 60). Les lieux de cultes du Québec sont alors agrémentés d’oeuvres de grands verriers étrangers: Gabriel Loire, Max Ingrand, Théo Lubbers, Bettinger (père), Osterrath (père). Les artistes et ateliers du Québec prennent aussi une place dans ce monde de concurrence : Marius Plamondon, la Maison O’Shea, le studio Guido Nincheri, etc. (2)

 

II. Église Saint-Jean-Vianney, Montréal, Roger D'Astous, architecte, Gabriel Loire, décorateur, 1967

INVENTAIRE_

 

La recherche effectuée à l’hiver 2015 consistait en un inventaire des vitraux contemporains dans les lieux de culte modernes à Montréal. Sur 272 bâtiments construits entre 1945 et 1975 (3), seulement 39 sont des lieux de culte modernes contenant des vitraux contemporains et 23 autres sont toujours inclassables; la poursuite de mes recherches me permettra de les définir. Cette étude m’a permis de dresser une liste pouvant catégorisés les vitraux par localisations, dates de construction, architectes, artistes et maîtres verriers. De grands artistes se sont notamment démarqués par le nombre et la qualité des vitraux produits : Max Ingrand, Gabriel Loire, Theo Lubbers, Gérald Mesterom, Guido Nincheri, José Osterrath et bien d’autres. 

 

EN COURS_

 

À l’été 2015, dans le cadre de l’activité synthèse j’effectuerai un rapport d’étude portant sur les vitraux contemporains dans les lieux de culte modernes de Montréal. À travers les lieux inventoriés, les vitraux et artistes s’étant le plus démarqués seront le sujet principal de ce travail. Ce rapport prendra la forme d’un guide illustré comportant un historique du vitrail au Québec, l’émergence des techniques contemporaines et les artistes précurseurs de ces mouvements au Québec, la définition de termes techniques, le tout ayant pour coeur l’analyse des œuvres remarquables ciblés à Montréal. Cette étude pourra être mise en œuvre à travers des recherches documentaires et des visites in situ, le tout supervisé par Soraya Bassil, chargé de cours à l’UQÀM et consultante en muséologie et patrimoine. 

 

 

 

III. Chapelle du couvent Saint-Albert-le-Grand, Montréal, Yves Bélanger, architecte et concepteur de la verrière, 1958-1960

IV. Église Saint-Paul Anglican, Montréal, Kenneth

I. Robb, architecte, Gérald Mesterom, artiste

verrier,1964.

 

 

RÉFÉRENCES_

 

[1] Perrot, Françoise, Le vitrail français contemporain, Lyon, La manufacture, 1984, p.10. 

[2] Laroche, Ginette, « L’art du vitrail au Québec », Continuité, no. 46, hiver 1990, en ligne, < http://id.erudit.org/iderudit/18047ac >.

[3] Inventaire des lieux de culte du Conseil du patrimoine religieux du Québec.

 

I. Crédits : Région Île-de-France - Inventaire général / Phot. J.-B. Vialles, ADAGP, 2001, en ligne, < http://www4.culture.fr/patrimoines/ 

     patrimoine_monumental_et_archeologique/sdx/api-url/getatt?app=fr.gouv.culture.inventaire.revue&id=lebasPR-804_img3 >

II. Crédits: Michel Brunelle, en ligne, < https://dessarchitecturemoderneetpatrimoine.uqam.ca/enseignants.html >. 

III. Inventaire des Lieux de cultes du Québec,< http://www.lieuxdeculte.qc.ca/icono/detail/06/2003-06-416-49-01.jpg >.

IV. Inventaire des Lieux de cultes du Québec, < http://www.lieuxdeculte.qc.ca/icono/detail/06/2003-06-116-43-05.jpg >.

 

Icône d'accueil. Église Saint-François-D'Assise, Vitrail, José Osterrath, 1965, en ligne, < http://www.lieuxdeculte.qc.ca/icono/detail/06/2003-06-458-44-01.jpg>

 

 

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