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L’architecture moderne au cœur du Vieux-Montréal

Denise Brosseau

Le « Vieux-Montréal » représente un des premiers arrondissements historiques décrétés par le gouvernement du Québec. Son intérêt majeur est lié au fait qu’il témoigne d’une façon éloquente de toutes les différentes phases d’occupation du sol, depuis la période amérindienne, aux périodes coloniale, préindustrielle, industrielle puis contemporaine. Ainsi, l’architecture du Vieux-Montréal est caractérisée par son éclectisme. Fortement implantée avant la révolution industrielle, l’architecture vernaculaire témoigne de l’époque de la colonisation française, alors que l’architecture victorienne témoigne de l’influence britannique au XIXe siècle.[1] Enfin, l’architecture au XXe siècle est représentée, notamment, par des exemples adoptant le Style international du courant moderne.

 

Dans le cadre du cours de préparation au rapport d’études, les motifs et la signification de l’arrondissement historique de même que son périmètre de protection depuis sa déclaration en 1964, ont fait l’objet d’une réflexion présentée sous la forme d’un essai illustré. Celui-ci constitue l’introduction au rapport de fin d’études qui sera réalisé durant l’été.

 

En 1964, l’arrondissement historique déclaré n’inclut pas le côté nord de la rue Notre-Dame, ni les rues Saint-Jacques et Saint-Antoine, ni la place d’Armes et le Champ-de-Mars. La Commission des monuments historiques justifie ce choix par le nombre réduit d’édifices anciens dans ces secteurs et du fait que la Commission Jacques-Viger de Ville de Montréal s’en charge déjà (fig. XVII). Ainsi, au cours des années 1960 et 1970, des gratte-ciel modernes sont érigés dans le quartier des finances et de l’administration, entre les rues Notre-Dame et Saint-Jacques (fig. XVIII).

 

En 1972, la Loi sur les biens culturels remplace celle sur les monuments historiques de 1922. Le monument historique - objet exceptionnel, ancien et de remémoration - devient un bien culturel - objet désigné à caractère populaire, lié aux notions de représentativité, de témoignage et d’identité. L’État procède pour la première  fois  au classement d’œuvres du XIXe siècle, signalant un renouvellement de  l’identité québécoise.[2]

 

En 1995, l’arrondissement historique est agrandi pour englober entièrement les fortifications et les vestiges d’une partie du faubourg Québec datant du régime français, de même que les ensembles ferroviaires et maritimes représentatifs de l’évolution industrielle et commerciale de Montréal. Du coup, le quartier des finances, celui de la presse et de l’administration publique, situés entre les rues Notre-Dame et Saint-Jacques, font partie de l’arrondissement historique (fig. XIX).

 

En 2012, la nouvelle Loi sur le patrimoine culturel entre en vigueur. La notion de patrimoine est élargie et l’arrondissement historique devient un site patrimonial.

 

Le rapport d’études portera sur l’architecture moderne (1945-1975) au sein du site patrimonial de Montréal. Il retracera l’histoire du quartier des finances, définira les principales caractéristiques architecturales des banques modernes et leur contribution au site de même que les menaces qui pèsent sur elles. Enfin, la fiche patrimoniale de la Banque Toronto Dominion (1960-1961, Ross, Fish, Duchesne & Barrett) et celle de la Banque Canadienne Nationale (1965-1968, David, Barott & Boulva) seront préparées selon le modèle de Docomomo.

 

Ce rapport contribuera à la connaissance de l’architecture moderne présente dans le site patrimonial de Montréal. Il constituera à la fois un aide-mémoire pour les professionnels de la Direction de Montréal du ministère de la Culture et des Communications et un outil de gestion permettant de saisir les enjeux liés à la conservation des bâtiments modernes du site patrimonial et au développement du secteur en vue d’appuyer les recommandations de la direction lors de l’évaluation des demandes de classement ou d’autorisation de travaux faites en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec.

 

 

RÉFÉRENCES_

 

[1] RÉMILLARD, François et Brian Merrett, L'architecture de Montréal : Guide des styles et des bâtiments, Sainte-Adèle, Éditions Café Crème,‎ 2007, 240 p

[2] DROUIN, Martin, Le combat du patrimoine à Montréal (1973-2003), Presses de l’Université du Québec, Québec, 2005, p. 63

 

I à XVI : Site officiel du Vieux-Montréal, Ville de Montréal et Ministère de la Culture.

XVII à XIX : Fonds de carte du Site officiel du Vieux-Montréal, retouché par D. Brosseau avril 2015.

 

Icône d'accueil: Vue du port de Montréal vers le Vieux-Montréal, D. Brosseau, 2006.

 

 

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