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Résidence Talbot-Johnson;

étude patrimoniale

Alexandre Meloche

I. Résidence Talbot-Johnson (vue extérieure)

Face à la réhabilitation prochaine de la résidence Talbot-Johnson, une étude patrimoniale fut produite afin de mieux en saisir ses qualité. Cette étude fut produite en préparation à un un stage d'été au sein du bureau d'architectes Affleck De La Riva (bureau où oeuvre aujourdh'hui Gavin Affleck, fils de Raymond T. Affleck, architecte original de la maison). En effet, il est nécessaire de bien connaître les intentions de l'architecte et des autres collaborateurs du bâtiment original face à la commande du client; la documentation sur le bâtiment en lui-même, ainsi que le contexte dans lequel il s'insère, est primordial; de telles recherches permettront de préciser les éléments importants et pertinents du projet d'origine ainsi que de son historique.

L'ARCHITECTE_

 

Raymond T. Affleck obtenu son diplôme en architecture de l'Université McGill en 1947, avant de continuer ses études à la Federal Technical Institute à Zurich, en Suisse.[1] Il abordait entre autres l'architecture comme une expérience totale, en faisant appel à tous les sens lors de la découverte d'un espace.[2] Il participa à la conception de la Place Bonaventure, la Place Ville-Marie ainsi que la Maison Alcan, en plus d'enseigner dans plusieurs grandes universités nord-américaines comme l'Université Harvard, l'Université de Toronto et l'Université du Manitoba.[3]

CONTEXTE_

 

Suite à la Deuxième Guerre mondiale, les architectes modernes du Québec se sont principalement démarqués dans la réalisation de la maison individuelle de banlieue en ce qui à trait à l'architecture résidentielle, ce qui contribua fortement à la modernisation de la société québécoise.[4] En effet, les bungalows et les split-levels composent environ 80% de la construction résidentielle de la période d'après-guerre.[5] Dans les années 50, soit au moment où la résidence Talbot-Johnson fut construite, plus de 700 000 nouvelles maisons unifamiliales furent érigées. L'industrie de la construction prend de l'expansion et amène donc à une forte poussée de l'urbanisation au Québec.[6]

LA RÉSIDENCE TALBOT-JOHNSON_

 

Construite en 1952, la Résidence Talbot-Johnson est située en bordure de l'anse à l'Orme, installée sur un site majoritairement boisé, en retrait du chemin de Senneville. Sa disposition sur le site permet, lors de la saison chaude, une intimité totale par rapport à la rue, dû à sa disposition sur le site et la végétation abondante du terrain.

La résidence est formée de deux volumes rectangulaires emboîtés à demi-niveau pour répondre à la dénivellation du terrain. Le plus grand est composé des pièces communes tandis que les quartiers privés se trouvent dans le second. Les façades sont composées principalement de briques beiges avec, par endroit, un revêtement à clins de cèdre. À l'intérieur, les matériaux principaux sont la tuile brune et le tapis, pour les sols, et le bois, la brique et le gypse, pour les murs et plafonds. L'escalier, pivot central à la maison qui permet d'accéder aux espaces privés situés plus haut ainsi qu'au niveau inférieur, est fait de bouleau, de fer et de chêne.[7] L'étage supérieur est développé en demi-niveau, et est composé d'un bureau, de trois chambres et d'une salle de bain commune. Au niveau inférieur était originellement installé un porche grillagé, qui fut fermé lors de rénovations en 1959 afin d'y aménager un second studio, une autre chambre ainsi qu'une salle de bain. C'est au même niveau du bâtiment qu'une piscine intérieure fut ajoutée. Aussi, un studio isolé de la résidence fut construit en 1971.

La maison s'insère dans les réalisations résidentielles de l'architecte, démontrant de fortes similitudes avec d'autres de ses projets. L'utilisation qu'Affleck fait des plans verticaux continus entre intérieur et extérieur, ainsi que la cage d'escaliers centrale, qui crée un lien vertical entre les blocs privés (chambres et salle de bain) et de vie (salon, cuisine, salle à manger) est typique de la modernité. Lors de la réhabilitation de la résidence, il sera intéressant d'user de ces particularités afin de développer un projet qui permettra à l'intégrité d'origine du bâtiment de subsister.

RÉFÉRENCES_

 

[1] Marylène Têtu, « La production résidentielle des architectes modernes au Québec entre 1945 et 1970 », mémoire, Montréal, UQÀM, 2005, p.94.

[2] France Vanlaethem, « Raymond T. Affleck; un professionnel, au plein sens du terme », ARQ, nº 34, décembre 1986, p.12.

[3] Lacroix, Laurier, « Honorary Degree Citation – Raymond Affleck », Concordia University, page web, en ligne, 1988, <http://archives.concordia.ca/affleck>.

[4] Op. Cit., « La production résidentielle des architectes modernes au Québec entre 1945 et 1970 », p.XXIII.

[5] Claude Bergeron, « Architecture du XXe siècle au Québec », Montréal, 1989, p.163-164.

[6] Op. Cit., « La production résidentielle des architectes modernes au Québec entre 1945 et 1970 », p.2.

[7] 227 – Stair Details, Raymond Affleck Fonds, University of Calgary, Archives, University of Calgary, 1951.

 

I. Ulisses Munarim, Docomomo Québec, 2014.

II. Alexis Hamel, Images Montréal, <http://imtl.org/image/big/_MG_8533.jpg>

III. Alexis Hamel, Images Montréal, <http://www.imtl.org/image/big/1_place_ville_marie_.jpg>

IV. Alexis Hamel, Images Montréal, <http://imtl.org/image/big/maison_alcan_mtl_2007.jpg>

V. Senneville, 2002, HM-2002-CAN-4002-149.

VI. Ground Floor & Bed Rooms Level Plan, Raymond T. Affleck, 1952.

VII à XI. Ulisses Munarim, Docomomo Québec, 2014.

 

Icône d'accueil. Ulisses Munarim, Docomomo Québec, 2014.

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