top of page
MULTI-COULEURS
L'architecture moderne de l'Iran revisitant la tradition
par Ali H. Hajjar

Pendant des siècles, la tradition fit partie intégrante de la société iranienne et des modes de pensée. Ce document explique la longue et complexe transition vers une production architecturale moderne en Iran.

​

L'architecture nationaliste (1920-1941) : À la recherche identité préislamique

Dans les années 1920, l’expansion du modernisme à l’ouest fut simultanée avec le début du projet de modernisation orchestré par Reza Shah Pahlvavi, shah d'Iran (1925-1941).Le souverain fut le personnage prédominant des actions révolutionnaires de la société iranienne. L’affirmation de l’autorité de l’État passa par une amélioration des infrastructures, notamment des transports et de la communication, ainsi que par la croissance économique promue par la politique d'industrialisation qui venait substituer aux produits importés des produits locaux. L’éducation nationale fut aussi réformée selon le modèle occidental dans un processus d’homogénéisation culturelle conformément au point de vue nationaliste de Reza Chah qui a souligné l’identité Iranienne.

​

L'architecture pseudo-moderne (1930-1960) : Les premières explorations modernes

En 1953, le nouveau shah d'Iran (1941-1979), Mohammed Reza Pahlavi, s'engage, grâce aux revenus provenant de l’exploitation pétrolière, dans d’importantes réformes des secteurs de l’économie, de l’éducation, de la santé et de la médecine. Tout comme son père, il prône la laïcité étatique. Tous ces changements mènent à une modernisation rapide prenant plus ou moins en compte l'attachement à la tradition que l'architecture de la période précédente. Moins coûteuse, elle exclut les éléments décoratifs et les matériaux traditionnels. Les techniques constructives modernes sont désormais utilisées faisant fit des matériaux traditionnels. Les projets réalisés par des architectes étrangers avec ou sans la collaboration favorisent l'importation de nouvelles pratiques et l'utilisation de nouvelles technologies. Il a également conduit les architectes à connaitre les avantages de la légèreté des toits métalliques.

​

L'architecture moderne vernaculaire (1960-1978) :L'art traditionnel au coeur des projets modernes

La présence de Louis Khan, Paul Rudolf, Richard Buckminster Fuller, ainsi que George Candilis au premier séminaire en Ispahan en 1973 a largement influencé des architectes locaux. Le discours de Louis Kahn traitant de la motivation d’un point de vue philosophique et poétique qui a eu le plus d'impact en Iran. Il met l’accent sur le pouvoir de perception et d’intuition de l’architecte ainsi que sur sa capacité d’interprétation des éléments et des matériaux de la conception d’un édifice. Grace au discours de Louis Kahn et aux recherches menées depuis plus d'un siècle pour déchiffrer les codes de l'architecture traditionnelle, la sagesse orientale est devenue un des langages exploités par le mouvement moderne iranien entre 1960 et 1979.

​

Conclusion

L’architecture moderne européenne a été la base de l’architecture moderne en Iran et ce à plusieurs égards. Un certain nombre d’architectes étrangers se sont installés en Iran et se sont vus confier d'importantes commandes étatiques. À cela s’ajoute, les architectes iraniens diplômés des écoles d’architecture européennes en particulier l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (ENSBA). La volonté du shah de présenter l’Iran comme un pays moderne et progressiste, s’est imposée à travers des édifices modernes mêlant les éléments traditionnels et l’utilisation de matériaux modernes (béton, acier, mur-rideau). Le langage moderne de cette architecture a captivé plusieurs générations d'architecte de 1910 à 1978 au détriment du langage symbolique codifié de l'architecture traditionnelle iranienne. L’architecture moderne iranienne symbolise le changement de sens des codes traditionnels.

Référence images:

1. Musée National de l’Iran, Téhéran, 1937, André Godard, architecte. © Nmi.ichto, 2010.

2. Taq-e Kisra, Madain, 540 AD. © Archnet.

3. Palais de justice, Téhéran, 1946, Gabriel Guevrekian, architecte. © CAOI, 2010.

4. Usine de Zayande Rud, Ispahan, 1923-1930, Max O. Schunemann, architecte. © Memarnet, 2000

5. Université de technologie de Sharif, Téhéran, 1975, Hossein Amanat, architecte. © CAOI, 1975.

6. Musée du tapis, Téhéran, 1961-1976, Abdol Aziz Farmanfarmaian, architecte. © Advisor.Travel, 1995.

bottom of page