La maison de thé Boa Nova, première œuvre importante de l’architecte portugais Álvaro Siza Vieira (1933-), peut être décrite comme étant un bâtiment ancré dans son environnement. Entretenant une grande relation entre la nature et le construit, l’expérience du lieu passe par la spatialité entre l’intérieur et l’extérieur. La maison de thé consiste en un bâtiment rectangulaire irrégulier sur deux niveaux, où l’horizontalité prime, recouvert d’une toiture en porte-à-faux à plusieurs inclinaisons permettant ainsi de générer des systèmes d’éclairage naturel zénithal à l’intérieur. Le désir d’intégration à la topographie du lieu a dicté les plans, lignes et dimensions de l’ouvrage. La maison de thé est isolée de tout développement urbain et se situe à flan de falaise, tout près d’une petite chapelle.

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Il est possible de dénoter l’influence qu’a eue le travail de Fernando Távora, d’Alvar Aalto – conception spatiale et architecturale – et de Frank Lloyd Wright – conception organique, utilisation du bois comme créateur d’une ambiance chaleureuse – sur Siza dans les débuts de sa carrière.

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Commandé par le conseil municipal de Matosinhos en 1956 et remporté par l’architecte portugais Fernando Távora (1923-2005), le projet de maison de thé fut confié à Álvaro Siza et une équipe de quatre architectes. Élaboré entre 1956-1958 et construit entre 1958-1963, ce bâtiment, bien que spécifiquement moderne par sa technique constructive, tisse tout de même des liens importants avec l’architecture vernaculaire de la région de Porto.

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Les principaux matériaux de la maison de thé, constitués du béton armé des murs porteurs et de la dalle du toit, ainsi que le traitement des lattes de bois rouge africain du plafond et du plancher, s’inscrivent dans la tendance architecturale de l’époque. Le recouvrement du toit en tuiles de terre cuite rouge et le recouvrement de certains murs extérieurs en crépi blanc renvoient quant à eux aux constructions traditionnelles de la région.

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L’œuvre de Siza entretient une relation importante avec son environnement naturel. Par sa méthode de construction, l’architecte donne à la maison de thé une topologie de mouvement, où le bâtiment semble sortir de terre, plus spécifiquement lorsqu’observé à partir de la mer. Les façades donnant sur l’Atlantique sont laissées en béton brut afin de s’intégrer à la formation rocheuse du lieu. La création d’une promenade architecturale, par une série de paliers menant à l’entrée principale, suit également la topographie et est utilisée afin de mettre en scène tant le bâtiment que le lieu.

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L’entrée principale a été traitée de façon à accentuer l’expérience de l’usager lors de la transition entre l’horizon infini de l’extérieur et l’intérieur enveloppant. Dans la salle à manger, un système de fenêtres encastrées dans le sol permet d’ouvrir au maximum la quasi-totalité des espaces vers l’extérieur, libérant ainsi toute division entre le construit et la nature. L’espace réservé au salon de thé possède une atmosphère plus enveloppante, caractérisée par un bandeau de fenêtres au-dessus des tables.

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Suite à une violente tempête, une première campagne de restauration a eu lieu en 1991 alors qu’une seconde campagne, en 2013-2014, permit au bâtiment de retrouver et de conserver ses caractéristiques d’origines. Dirigée par Álvaro Siza, cette dernière restauration fut exécutée avec un grand souci d’authenticité, notamment par l’utilisation des plans et dessins d’origine. En plus de travaux d’étanchéité, de mise à jour des équipements et de réfection des éléments en béton et en bois, tout le mobilier, création originale de l’architecte, fut recréé.

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Inscrite au registre de Docomomo Ibérique, la maison de thé Boa Nova fut classée monument national en 2011. La zone de protection du bâtiment s’étend jusqu’à la piscine de Leça (Siza, 1960-1966), un peu plus d’un kilomètre au sud du restaurant. Similaires, ces deux œuvres de Siza sont reconnues pour leurs qualités architecturales et esthétiques, en plus de figurer parmi les réalisations phares du célèbre architecte portugais.

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BIBLIOGRAPHIE

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