L’expression d’un usage au moyen des qualités formelles des façades

par Maude Bélanger Robinson

Le garage Louis-Colin, réalisé en 1969 par le collectif d’architectes Ouellet, Reeves et Alain constitue un puissant symbole de la démocratisation de l’automobile et de l’arrivée des baby-boomers dans les universités au Québec. Il occupe la fonction de stationnement à étages et d’espace de transit pour les piétons entre les différents pavillons en plus d’offrir une terrasse ouverte au dernier palier qui surplombe la ville. À l’aide de son échelle humaine, il s’insère de manière cohérente et harmonieuse aux bâtiments adjacents.

La façade, remarquable par sa géométrie variable, est composée d’une série de décrochés, de grands pans de murs aveugles cannelés et de garde-corps qui viennent compléter la composition des devantures. Elle est rythmée par les redents des garde-corps à l’horizontale engendrés par la disposition à 60 degrés des cases de stationnement en créneaux qui se situent en porte-à-faux. La composition brisée ou par strate de la façade rappelle les couches stratifiées du roc. La configuration particulière du garage est générée par l’intégration de l’édifice sur un terrain peu profond à flanc de montagne.

La qualité de son implantation se traduit par un gabarit qui fait écho à la morphologie et à la topographie du site. Le flanc du mont Royal réside en un facteur prépondérant dans les différentes caractéristiques applicables à l’installation du site. Le garage est structuré par six paliers formant des décrochés qui respectent la courbe naturelle du flanc de la montagne. Sur la profondeur, l’édifice est composé par deux sections de stationnement placées en demi-niveau complétées d’une liaison piétonnière localisée dans la portion arrière du garage. L’implantation paysagère renvoie à la morphologie existante en venant s’y insérer à sa surface. Les six étages épousent le flanc de la montagne tout en suivant le rythme de la dénivellation.